Cathédrale Notre-Dame d'Embrun | Relais Historiques de France Cathédrale Notre-Dame d'Embrun | Relais Historiques de France

Dans quelle ville :

Cathédrale Notre-Dame d'Embrun dans les Hautes-Alpes

Patrimoine classé Patrimoine religieux Cathédrale Eglise romane et gothique

Cathédrale Notre-Dame d'Embrun

  • 1-2 Square Jacques Gelu 
  • 05200 Embrun

Photos

Origine et histoire de la Cathédrale Notre-Dame

L'ancienne cathédrale Notre-Dame-du-Réal d'Embrun, située à Embrun dans les Hautes-Alpes, est un édifice catholique anciennement siège de l'archidiocèse d'Embrun et aujourd'hui rattaché au diocèse de Gap et Embrun. Elle fut un archevêché stratégique pendant six siècles, étape sur la voie alpine reliant l'Italie à l'Espagne, et portait aussi le nom de Notre‑Dame‑des‑Rois. Une fresque très vénérée représentant l'Adoration des Mages se trouvait autrefois sur le protiro; elle fut détruite par des protestants en 1585. Entre 1170 et 1225, l'édifice, important dans les Alpes françaises, marque la transition du roman au gothique et s'inspire de la tradition lombarde. Classée monument historique dès la liste de 1840, la cathédrale présente extérieurement un clocher à pyramidions, une façade et des portails ornés, ainsi qu'une alternance de strates de calcaire blanc et de schiste noir. Le protiro, dit porche du Réal ou des Rois Mages, de style lombard, repose sur deux colonnes supportées par des lions stylophores et abritait autrefois la fresque et un tympan décoré d'un tétramorphe. À l'intérieur, l'alternance des schistes et calcaires, les voûtes en berceau des collatéraux et les croisées d'ogives de la nef donnent à l'édifice un rythme original. La cathédrale a été restaurée à plusieurs reprises depuis le XVIIe siècle; son protiro, ses vitraux du XVe siècle, ses décors peints et en mosaïque, son retable du XVIIe siècle, ses fonts baptismaux du XIe siècle et son trésor sont particulièrement remarquables. Le trésor, l'un des plus riches de France avant d'être pillé par les protestants au XVIe siècle, est aujourd'hui présenté dans la chapelle Sainte‑Anne ou Saint‑François sous la forme d'un musée d'art sacré. Ce musée conserve une importante collection de vêtements sacerdotaux et d'ornements liturgiques du XVe au XIXe siècle, brodés d'or, d'argent et de soie sur des étoffes précieuses, ainsi que des documents, peintures et meubles témoignant de l'ancien archevêché. Le titre de proto‑chanoine de la cathédrale est attribué depuis 1629 au chef de l'État français; donné pour la première fois à Louis XIII, il n'est effectif que si le titulaire prend possession de sa stalle; le général de Gaulle est le dernier président connu à s'y rendre. Embrun, l'ancienne Eburodunum, occupait une position importante sur la route alpine du Montgenèvre; elle fut capitale des Caturiges puis métropole de la province romaine des Alpes‑Maritimes. Un évêché y fut fondé par saint Marcellin en 365, et Grégoire de Tours mentionne une basilique élevée sur le tombeau des saints Nazaire et Celse ainsi qu'une piscine baptismale réputée pour ses phénomènes miraculeux. La ville subit des violences au haut Moyen Âge, avec un probable sac par les Lombards vers 570–575 et des incursions sarrasines au début du Xe siècle qui entraînèrent la mort de l'archevêque saint Benoît; la paix permit ensuite des restaurations, notamment sous l'archevêque saint Ismide. Au XIe siècle la cathédrale est consacrée à la Vierge, comme l'atteste une bulle du pape Victor II, et l'accroissement des ressources de l'archevêque — revenus miniers, régales impériales, droits de monnaie, de péage et de justice — rendit possible la construction de la cathédrale actuelle. Des bulles papales et des diplômes impériaux cités dans le dossier attestent l'attribution de revenus et privilèges qui s'ajoutèrent aux donations du comte de Provence. Des textes du premier quart du XIIIe siècle indiquent que la cathédrale Notre‑Dame était alors neuve. Les orgues constituent une richesse majeure de l'édifice : le grand orgue, initialement érigé en 1463 et reconstruit ou restauré à plusieurs reprises (notamment par Pierre Marchand, les frères Dominique et Jean Eustache, Pierre Vejux, Samson Scherrer, les établissements Gonzalez et Pascal Quoirin), comporte aujourd'hui trois claviers et un pédalier, sa traction est mécanique et le buffet, posé sur une tribune en nid d'hirondelles, est classé monument historique. La partie instrumentale du grand orgue a été classée objet aux Monuments historiques en 1948 et 1978, et le buffet au titre immeuble en 1840. L'orgue de la chapelle Sainte‑Anne, réalisé en 1750 par Samson Scherrer et modifié depuis, a reçu des éléments provenant du grand orgue; son pédalier est à la française et ses transmissions sont mécaniques. Le mobilier comprend le maître‑autel en marbre polychrome du XVIIIe siècle, les stalles des XVe–XVIe siècles, la rosace du XVe siècle avec ses oculi, autels en bois sculpté ou doré, sculptures, statues et fresques; la sacristie conserve boiseries et pièces d'orfèvrerie du XIVe au XIXe siècle, peintures, parchemins et autres objets. Parmi les éléments mobiliers figurent aussi une chaise à porteurs du XVIIIe siècle ayant appartenu aux archevêques et un orgue de tribune du XVe siècle, remanié aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.

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