Origine et histoire de la Chapelle Saint-Hippolyte
L'église Saint-Hippolyte, dite aussi chapelle castrale, est un édifice roman fortifié situé à Loupian, dans l'Hérault (Occitanie). Le monument est essentiellement d'époque romane, à l'exception d'une partie du campanile gauche refaite au XIVe ou XVe siècle et d'un crénelage aménagé autour de l'abside. L'édifice se compose d'une nef unique de trois travées voûtées en berceau, renforcées par des arcs doubleaux enchâssés entre deux corps de bâtiments. La lumière n'entre que par les trois baies percées dans l'abside polygonale, voûtée en cul-de-four. La façade conserve des consoles saillantes de machicoulis qui témoignent de la protection de la porte d'entrée et de la fonction défensive de l'édifice. Une influence poitevine apparaît dans les claveaux découpés en lobes saillants de l'archivolte et dans les nervures toriques qui renforcent le cul-de-four. Les tailloirs de la nef sont ornés d'entrelacs et deux colonnes jumelles de l'arc triomphal portent des têtes de loup. Une tribune en bois, établie sur la première travée, donne accès au couronnement par un escalier pratiqué dans l'épaisseur du mur dès l'époque romane ; l'accès avait à l'origine recours à une échelle mobile. Loupian est cité à plusieurs reprises dans les cartulaires médiévaux. La chapelle Saint-Hippolyte a été construite au XIIe siècle et dépendait de l'abbaye de Psalmody. Au XIVe siècle, l'église a été intégrée au système de défense de la ville : elle fut surmontée d'une tour, les fortifications du chevet furent ajoutées et l'édifice devint la chapelle du château. La chapelle est classée au titre des monuments historiques depuis le 17 décembre 1923. Elle est bâtie en pierre de taille assemblée selon la technique dite opus monspeliensis. Le chevet pentagonal fortifié présente sur chacune de ses faces un arc de décharge soutenu par un pilastre et une fenêtre ; il est flanqué d'une échauguette et surmonté de créneaux partiellement détruits, séparés du mur par un ressaut. La façade occidentale, elle aussi flanquée d'une échauguette, offre un portail logé sous un puissant arc de décharge et surmonté d'un arc outrepassé encadrant un arc festonné. Cet arc, composé de quatre voussures outrepassées, repose sur des chapiteaux sculptés qui couronnaient des colonnes aujourd'hui disparues. L'arc outrepassé relève d'une filiation avec l'architecture wisigothique via la tradition préromane, tandis que l'arc festonné procède du polylobé omeyyade diffusé depuis Cordoue et introduit dans l'architecture romane par les voies de pèlerinage, la localité se situant au sud de la Via Tolosane. Pour approfondir, on peut consulter les études et guides cités dans la bibliographie ainsi que les notices des bases Mérimée, Clochers de France et de l'Observatoire du patrimoine religieux.