Origine et histoire de l'Église Notre-Dame-de-Nazareth
L'église Notre-Dame-de-Nazareth, située à Seyne dans les Alpes-de-Haute-Provence, est de style roman et a globalement conservé son aspect primitif. Sa construction actuelle peut remonter au milieu du XIIe siècle et elle est attribuée légendairement à Charlemagne. La façade occidentale présente une vaste rosace à douze rayons et un cadran solaire composé sur une plaque de marbre datant de 1878. L'ancien porche a disparu, mais le portail à voussures a conservé ses chapiteaux sculptés. La nef, longue de 28 m et haute de 14,5 m, est composée de trois travées voûtées en berceau séparées par des arcs doubleaux à double rouleau. Le chœur, à chevet plat, est lui aussi voûté en berceau, et deux chapelles latérales, disposées avant le chœur, forment un faux transept. Le portail de la façade sud, de style gothique (XIIIe siècle ou début du XIVe siècle), est encadré par deux départs d'arches qui s'appuient sur les contreforts et conserve des vantaux datés de 1631. La flèche du clocher a été refaite après le siège du duc d'Épernon. Des travaux de consolidation, notamment le rejointoiement et la restauration du contrefort sud-ouest, ont été réalisés en 1967. Les chapiteaux sont sculptés de visages humains et de personnages dont les corps sont tordus par les tourments infligés par des diables. Les fonts baptismaux ont quatre mètres de diamètre. L'église est classée monument historique depuis 1862.
Le mobilier comporte une Sainte-Famille peinte directement sur le panneau du retable, dans un style archaïque pour le XVIIe siècle, ainsi qu'une chaire en bois sculpté datée du tournant des XVIIe et XVIIIe siècles et classée. Parmi les objets classés figurent plusieurs croix de procession, dont une en argent ornée d'émaux champlevés du XVIe siècle ; une sculpture en bois doré en haut-relief de sainte Madeleine du XVIIIe siècle ; l'autel et le tabernacle du couvent des dominicains en bois doré du XVIIe siècle ; un tableau de la Sainte-Famille du XVIe siècle ; un bénitier en marbre de Maurin du XVIIe siècle ; et un tabernacle sous un baldaquin à six pieds du XVIe siècle provenant du couvent des trinitaires. Enfin, un ensemble complet de vêtements sacerdotaux en satin broché, orné d'ornements colorés et d'une croix historiée représentant un paysage — chasuble, dalmatiques, chape, voile recouvrant le calice, bourse, étole et manipule —, daté du XVIIIe siècle, est unique dans le département et classé.