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Dans quelle ville :

Forges de Buffon en Côte-d'or

Patrimoine classé Patrimoine industriel Forge

Forges de Buffon

  • Domaine des anciennes forges
  • 21500 Buffon

Photos

Origine et histoire des Forges

Le Domaine des anciennes forges, situé à Buffon (Côte‑d'Or) près de l'Armançon et du canal de Bourgogne, a été fondé par le naturaliste Georges‑Louis Leclerc de Buffon qui fit construire les bâtiments entre 1768 et 1772. Buffon hérita des terres et de la forge de sa mère, Anne‑Christine Marlin, et, déjà expérimenté à Aisy‑sur‑Armançon, développa l'établissement comme une forge moderne, aidé par des maîtres de forge réputés. Il employa la méthode scientifique pour améliorer la métallurgie locale, valorisant les ressources en bois et en minerai de ses terres et utilisant la forge aussi comme laboratoire, notamment pour des essais sur les canons de la Marine et des expériences de refroidissement de sphères de fer. Ses conclusions sur le refroidissement des sphères, qu'il liait à une estimation de l'âge de la Terre, furent contestées par la Sorbonne et l'Église, qui l'obligèrent à se rétracter. La Grande Forge est un exemple d'usine intégrée du XVIIIe siècle, où installations industrielles, maison du maître et habitations ouvrières sont organisées autour d'une vaste cour rectangulaire de 100 × 50 m accessible par deux grilles monumentales forgées sur place en 1768. Les bâtiments d'habitation, la demeure du maître et des régisseurs, ainsi que remises et magasins de fer se dressent environ six mètres au‑dessus du lit de la rivière; une boulangerie, un potager, une chapelle, une orangerie et un colombier complétaient le cadre de vie des ouvriers. Parmi les bâtiments productifs, le haut fourneau se distingue par un escalier d'apparat qui permettait d'admirer la coulée du métal en fusion. L'énergie hydraulique fournie par l'Armançon, via des roues à aubes, entraînait les soufflets, les marteaux, le bocard et le patouillet, tandis que la fonderie employait des cylindres cannelés pour découper le fer en barres. À la fin du XVIIIe siècle, la forge produisait environ 450 tonnes de fer par an et employait jusqu'à 400 ouvriers; une coulée d'une tonne était versée toutes les douze heures après l'ouverture du haut fourneau à l'aide d'un ringard. L'établissement fournit, entre autres, le fer des grilles du Jardin des Plantes à Paris ainsi que des ferronneries et des rampes d'escaliers. Buffon participa aussi à des initiatives industrielles comme la Compagnie pour l'exploitation et l'épuration du charbon de terre, soutenue par Jacques Necker et Maurepas, visant à développer l'usage du coke, phénomène rapporté par Antoine‑Gabriel Jars. Pour des raisons de gestion, Buffon confia la direction de la forge à Chesneau de Lauberdières en 1777; celui‑ci pilla les forêts et s'enfuit avec la caisse en 1785, obligeant Buffon à reprendre la gestion. En 1784 une procédure judiciaire visait un autre administrateur, Carronges des Bornes, et la liquidation de la compagnie fut décidée la même année; l'activité métallurgique restera, financièrement, un échec pour Buffon. Après la mort de Buffon, la forge fut vendue par ses héritiers en 1791 et l'activité sidérurgique se poursuivit jusqu'au milieu du XIXe siècle. La production métallurgique cessa en 1866 lorsqu'une crue exceptionnelle de l'Armançon dévasta l'usine; l'établissement fut ensuite reconverti en cimenterie dont l'activité dura jusqu'à un incendie en 1923 qui mit fin à toute production industrielle. La propriété passa entre les mains de nouveaux propriétaires en 1860, dont les descendants se maintiennent sur le site jusqu'à nos jours et ont, avec une association, assuré l'ouverture au public entre 1978 et 1997; depuis 1998, l'accueil est assuré par les propriétaires. Le site bénéficie de protections au titre des monuments historiques: le bâtiment de la forge a été classé le 20 décembre 1943, puis, le 31 décembre 1985, les façades et toitures d'autres bâtiments, le salon et la salle à manger du pavillon du maître de forge, le mur de clôture et les sols des parcelles ont été protégés. Un timbre autocollant consacré à la forge a été émis le 12 septembre 2019 dans un carnet thématique de La Poste. En 2021, un arrêté d'inscription a étendu la protection aux éléments non classés du site — jardins, canal de dérivation et murs de soutènement, vestige du pont de bief amont, zone de lavage dite "patouillet", bâtiments de la cimenterie, vestige de la chaussée du chemin de fer Decauville, barrage sur l'Armançon et l'ensemble des bâtiments liés au logement du personnel — et en 2025 le niveau de protection de ces parties doit basculer vers le classement, incluant les pavillons déjà protégés en 1985.

Devenir actuel

L'association pour la sauvegarde de la grande forge de Buffon a permis son ouverture au public de 1978 à 1997.

Liens externes

Voir également
Le patrimoine industriel classé de France Forge